36h à Roissy !!!
tout s’annonçait à merveille, l’avion était à l’heure, nous commençons l’embarquement, l’avion quitte le satellite et se positionne sur le tarmac pour un test habituel des réacteurs. L’avion vrombit à plusieurs reprises, mais rien, il ne s’engage pas sur les pistes de roulage… on reste à cette même place pendant plusieurs minutes. Bizarrement, les hôtesses nous offrent à boire , une chose étonnante alors qu’on n’a même pas décollé… puis le verdict tombe ! il y a une problème moteur l’avion va revenir au satellite et nous devrons débarquer le temps de la réparation. Une fois de retour dans la salle d’embarquement, on nous annonce que le vol est repoussé à 18h30 ce même soir…
ça commençait plutôt mal…
le soir nous sommes tous là de nouveau à 18h30 et 2ème mauvaise nouvelle, la pièce ne pourra arrivé que le lendemain; il nous faut patienté à l’hotel et revenir pour 4h du matin, départ prévu à 6h30…
Nous nous retrouvons tous pour la 2ème fois à l’hotel Ibis Style (au passage les prestations de cet hôtel ne sont absolument pas digne de sa catégorie, on a été plutôt mal accueilli et pour la petite histoire il est bien mentionné que nous n’aurons pas de petit déjeuner demain matin !!! très fort pour un hôtel qui n’accueille que des passagers en transit !!!)
le lendemain matin nous voilà tous prêts à 3h15 dans le hall de l’hôtel pour prendre le dernier bus qui nous emmènera au terminal 1
4h00 : terminal 1 : personne en vue, aucune hôtesse d’accueil, rien, le doute s’installe de nouveau
5h30 : les comptoirs d’embarquement ouvrent enfin mais il semble y avoir un problème, notre vol ne semble pas être programmé pour ce matin mais on nous laisse quand même passer en salle d’embarquement, c’est la 3ème fois que nous passons les contrôles…
6h30 : Vol annulé pour la 2ème fois; en fait la pièce de rechange (d’une valeur de 4,5 €) arrive d’Amsterdam, elle est en route et donc on nous propose de retourner à l’hôtel en attendant la réparation!
Nous avons du mal à encaisser le coup et nous refusons de quitter le hall d’embarquement! le ton monte, certains s’énervent plus que de raison, mais nous ne lâcherons pas ! il faut qu’Icelandair trouve une solution dans la journée, nous avons tous des programmes chargés et certains ont même des voyages organisés ce qui peut poser problème…
9h: le livreur a confirmé sa présence sur Roissy Pôle, la pièce doit maintenant passer en douane… les techniciens se rendent dans les locaux de la douane mais pas de livreur, impossible de le contacter, son téléphone est déconnecté, personne ne sait où il est… on peut donc facilement disparaître sur une zone hyper surveillée… inquiétant tout de même (heureusement qu’on est en état d’urgence avec risque Niv 3)
12h: ce jeu du chat et de la souris va duré jusqu’à midi; maintenant il faut q’une première équipe démonte le moteur et change la pièce, qu’une deuxième remonte le moteur et qu’une troisième vérifie le travail… le vol est programmé pour 15h
15h: notre chef d’escale n’arrête pas de courir à droite à gauche, de donner des ordres, de venir nous voir pour nous dire que tout va bien
16h : Nous sommes dans l’avion… Stéphane, on l’appelle comme ça maintenant notre chef d’escale, nous avoue qu’en 20 ans de carrière, il n’a jamais connu une telle galère…on applaudit, on le remercie car le 2ème jour il a fait preuve d’un grand professionnalisme et a été très efficace…
on décolle enfin…
Au final, nous avons passé 36 heures à Roissy (où il n’y a vraiment RIEN A FAIRE), nous avons très peu (voire mal) dormi, mais bon nous sommes enfin dans cet avion au nom si évocateur de « Eyjafjallajökull » et en classe affaire s’il vous plait! il faut dire que nous n’étions plus que 23 personnes, les 23 « rescapés » du vol FI541 comme on a fini par s’appeler.
C’est rigolo, 23 est un nombre premier, 541 aussi !!!
Une rencontre formidable.
Dans notre quête à trouver une solution pour partir au plus vite en Islande, nous harcelions le chef d’escale de mille et une questions, et au milieu de ce brouhaha, il y avait un petit monsieur qui ne disait rien, on avait bien aperçu l’ours polaire sur son écusson, mais il restait là un peu à l’écart du groupe, discret, nous ne l’avions pas vraiment remarqué si ce n’est que je me suis souvenu qu’il a été un der dernier passager à embarquer la 1ère fois et qu’il s’est assis à coté de moi…
Il paraissait vraiment perdu et déboussolé ce matin et ne semblait plus vraiment comprendre la situation.
Il ne parlait pas très bien anglais et il ne savait qu’il pouvait être reprogrammer sur un autre vol pour le Groenland. après une petite conversation (un peu compliquée,je l’avoue) nous avons fini par nous comprendre, je lui ai expliquer que notre vol avait encore été reporté mais aue pour les passagers dont la destination finale n’était pas Keflavik, il était possible de prendre un autre avion. e lui ai demandé son passeport et son billet d’avion et j’ai été négocier avec le chef d’escale une solution pour que ce petit papy très sympathique puisse rentrer chez lui.
en 10 minutes c’était réglé, il a été pris en charge par une hôtesse et avant de partir, il m’a demandé s’il pouvait me prendre en photo pour garder un souvenir… j’en ai fait de même, la poignée de main échangée était plus que chaleureuse,
Ce sont des moments très simples et très forts qui font du bien à l’âme.
je ne connais ni son nom, ni son prénom, mais je tenais à lui rendre un petit hommage ici.